Gabriel Coyer (1707–1782) fut jésuite jusqu’en 1736, après quoi il devint précepteur, secrétaire particulier et homme de lettres. Ses idées, originales et souvent audacieuses, sa participation aux grandes querelles du temps le rangent sans ambiguïté au côté des philosophes. « C’est un de nos frères », a dit de lui Voltaire. Il parcourt l’Italie en 1763–1764 et la Hollande en 1769xxxiv.
Venise, le 12 juin 1764
Vous avez vu partout l’enlèvement d’Europe. Paul Véronèse l’a aussi traité ; mais avec quel art dans la façon de grouper, avec quels tons de couleurs, quelle supériorité ! L’effet n’en fut jamais aussi saillant, aussi beau. Le Taureau lèche les pieds de la Belle enlevée. Que dites-vous de cette idée agréable ? C’est le Palais de Saint-Marc qui possède ce trésor.
Gabriel Coyer, Voyage d’Italie et de Hollande (1775).
Pour lire le texte original en ligne (édition de 1775) : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k103467z