59. Une république des savants
Parmi les grandes affaires en termes scientifiques qui occupent les érudits des Lumières, il y a l’observation du transit de Vénus. En 1761 et 1769, les savants de différents pays ont étudié le phénomène, puis communiqué leurs conclusions et interrogations à d’autres membres de la communauté des académiciens et gens de lettres, comme le rappelle ici Cadalso (1741–1782) dans ses Lettres marocaines posthumes.
Les astronomes de tous les pays, ne se sont-ils pas assemblés pour observer le passage de Vénus devant le disque du soleil ? Les académies européennes, ne se communiquent-elles pas leurs observations astronomiques, leurs expériences physiques et leurs avances dans toutes les sciences ? Alors que chaque nation désigne quatre ou cinq de ses hommes les plus éclairés, les plus dénués de préjugés, les plus actifs et les plus laborieux, qu’ils travaillent dans les annales de leur patrie, qu’on réunisse ensuite les œuvres résultant du travail de ceux de chaque nation, et voilà qu’on aura une vraie histoire universelle.
José Cadalso, Lettres marocaines (1789).
Pour lire le texte original en ligne (édition espagnole) : https://es.wikisource.org/wiki/Cartas_marruecas