Diego de Torres Villarroel (1693–1770xiii), professeur de l’université de Salamanque, mathématicien, prêtre et dramaturge, livre dans son Voyage fantastique (1724), une description géographique de l’Europe qui rappelle les limites des connaissances d’un temps où l’existence même de l’Océanie était inconnue en Occident.
Les navigations, ayant fait le tour du globe terrestre, constatent que celui-ci est divisé en deux continents ou parts de terre ferme. L’un contient toute la partie polaire arctique et les quatre parties principales du monde, Europe, Asie, Afrique et Amérique ; et l’autre part, ou continent, comprend toute la terre méridionale inconnue ; et l’Océan, intermédiaire entre les deux, sépare ces parts ou continents. Le continent qui englobe la terre méridionale est inconnu […]. L’Europe a une surface, du Ponant au Levant, de mille cinquante s ; et du Midi au Septentrion, de sept cent cinquante-neuf. Le Septentrion se termine dans la mer glacée ; Le Ponant dans la mer Atlantique ; le Midi dans le Détroit de Gibraltar ; l’Orient dans la mer Égée. Les provinces principales, et les plus grandes, sont, en dehors des îles, au nombre de quatorze : Espagne, France, Italie, Allemagne, Pays-Bas, Pologne, Hongrie, Illyrie, Roumanie, Bulgarie, Serbie, Tartarie Mineure, Moscovie, Moldavie, Valachie et Scandinavie.
Diego de Torres Villarroel, Voyage fantastique (1724).
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